Ce que je crois

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Abandonnant tout, l'homme se leva et se mit à le suivre

aint Raphaël Arnáiz Barón (1911-1938)
moine trappiste espagnol
Écrits spirituels, 15/12/1936 (trad. Cerf 2008, p. 268, rev.)


« Abandonnant tout, l'homme se leva et se mit à le suivre »

Il y a des jours où des avions traversent le ciel à des vitesses prodigieuses, survolant le monastère. Le bruit de leurs moteurs effraye les petits oiseaux qui nichent dans les cyprès de notre cimetière. En face du couvent, traversant les champs, il y a une route goudronnée où circulent à toute heure des camions et des voitures de tourisme qui ne s'intéressent pas à la vue du monastère. Une des principales voies ferrées de l'Espagne traverse aussi les terres du monastère... On dit que tout cela est liberté... Mais l'homme qui médite un peu verra comme le monde se trompe, au milieu de ce qu'il appelle liberté...
Où se trouve donc la liberté ? Elle se trouve dans le cœur de l'homme qui n'aime que Dieu. Elle est dans l'homme dont l'âme n'est attachée ni à l'esprit ni à la matière, mais seulement à Dieu. Elle est dans cette âme qui n'est pas soumise au moi égoïste ; dans l'âme qui s'envole au-dessus de ses propres pensées, de ses propres sentiments, de son propre souffrir et jouir. La liberté est dans cette âme-là dont la seule raison d'exister est Dieu ; dont la vie est Dieu et rien de plus que Dieu.
L'esprit humain est petit, il est réduit, il est sujet à mille variations, des hauts et des bas, des dépressions, des déceptions, etc., et le corps, avec une telle faiblesse. La liberté est donc en Dieu. L'âme qui passant vraiment par-dessus tout fonde sa vie en lui, on peut dire qu'elle jouit de la liberté, dans la mesure du possible pour celui qui est encore dans ce monde.


09/03/2019
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